Aventure

De Paris à Toulouse en train de nuit

Avez-vous déjà changé de pantalon dans les toilettes au sol douteux d’un train de nuit ? Si la réponse est non mais que l’expérience vous intéresse, sachez que je l’ai tentée pour vous et que je vais vous offrir en quelques lignes, un avis poignant. Aujourd’hui, je ne vous parle pas de roman ou de science-fiction mais d’une petite aventure dans le monde réel.

Emprunté le 18 Mai dernier, l’intercité Paris Gare d’Austerlitz – Toulouse Matabiau, représente la crème de la crème des trains de nuit actuellement en activité en France. Pour vous donner une idée de cette crème, imaginez la datant d’il y a vingt ou trente ans et très fringante malgré son âge. Comme chez ses cousins, les trains de jour, l’intercité nocturne est découpé en différentes parties : un wagon ou deux comportent des places assises, et les suivants, première ou seconde classe, sont munis de couchettes. C’est la seconde classe qui m’a accueillie le temps d’une nuit – courte, de 21h30 à 6h30, grosso modo – avec ses cabines à six couchettes superposées et son espace de vie type aquarium boule.

Une fois l’espace rempli (six résidents pour six couchettes et peu de place pour les gros bagages), il ne reste plus qu’à se faxer dans un duvet prêté par la SNCF, à reposer sa tête contre un oreiller du même fournisseur et à se laisser bercer. Les petites intentions ne s’arrêtent pas là puisque dans chaque espace, on pouvait trouver une bouteille d’eau et un petit paquet surprise (boules quies, masque de nuit, lingette nettoyante, dentifrice à croquer et grille de sudoku pour les insomniaques).

Et, si la plupart de mes lecteurs avisés imagineront sans doute que part une température assommante de canicule apocalyptique, il est bien difficile de dormir dans un train, ils se méprennent sur ma capacité à sombrer comme une masse où que je sois. Avec la fenêtre ouverte et la climatisation qui se met automatiquement en route lorsque le train est en marche, aucun problème à ce niveau-là.

Les petits accrocs pendant le voyage restent minimes : les boutons-pression du simili sac de couchage ne fonctionne pas très bien, ce qui augmente les risques de finir les fesses à l’air en cours de nuit et aucune prise n’est disponible en cabine. Pour recharger son portable, bien souvent à sec à cette heure du jour, il faut le brancher à une des prises murales un peu datées de la coursive et attendre, debout, en espérant que personne ne va venir (ce qui est un fantasme puisque des passagers circulent à peu près toutes les deux minutes, sauf en pleine nuit où personne n’a le courage de tenir son portable pendant des heures).

Hormis ces quelques désagréments, cela dit, rien n’a été à déplorer lors de notre séjour limité en temps mais intense en joie. J’imagine que c’est le genre d’expérience que l’on vit toujours mieux lorsqu’on accepte de se laisser éblouir par les petites choses. L’émerveillement étant selon moi un don qu’il faut cultiver, je me suis enchantée de tout : le gentil contrôleur qui annonce la prochaine gare avec une voix digne d’une chaîne d’ASMR, les fenêtres qui s’ouvrent et celles qui ne s’ouvrent pas, les habitués qui ont l’air d’avoir dormi sur la couchette du haut une bonne cinquantaine de fois alors qu’on se dit « bon, celle du milieu c’est peut-être pas si pire ». Je me suis enthousiasmée de la propreté des toilettes à 4h du matin, du côté un peu Poudlard Express (de très loin hein) du couloir intérieur du train, des paysages et des villes qui défilent, du petit filet dans lequel laisser ses affaires pour ne pas qu’elles tombent sur son voisin du dessous.

Alors oui, certaines améliorations sont à imaginer : les couchettes, très étroites, ne permettront pas à des personnes un peu plus dodues que la norme SNCF de se détendre réellement et il faudrait prévoir un peu plus d’espace pour les bagages, mais globalement, ma pensée à la sortie de mon wagon, le 19 mai à 6h40 a été « Comme j’aimerais le refaire ! ».

Je serais plus rôdée et j’aurais prévu, comme cette fille super classe, un grand foulard pour cacher mon petit compartiment (et semer le doute afin que personne n’imagine que je suis à la source des ronflements féroces qui m’échappent parfois) et mes meilleures blagues carambars pour mes colocataires infortunés.

Si la chose vous intéresse, sachez que pour l’instant, les trains de nuit reprennent lentement en France (si la question vous passionne voici une étude pointue sur la composition des trains de nuit par région). Ils sont une bonne alternative de transport car ils permettent de ne pas perdre de temps sur un séjour calculé. En plus de représenter une expérience assez hors du commun pour les personnes de ma génération, ils polluent moins que l’avion ou que la voiture sur un même trajet.
De quoi ravir à la fois les aventuriers à la bourse serrée et à la conscience verte et les vagabonds curieux de faire des découvertes. En tous cas, ça me ravit moi.

4 réflexions au sujet de “De Paris à Toulouse en train de nuit”

  1. Beau récit de voyage de nuit. Cela réveille e moi de bien beaux souvenirs quand on a fait Paris Venise en train de nuit. Arriver à côté du grand canal, au petit matin, c’est quelque chose 🤗. Par contre un essai en siège inclinable pour Barcelone n’a pas été convaincant… A éviter.

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