Aventure

Périple à Carantec

Lundi 25 avril, après avoir glissé dans ma petite valise un reste de lapin de Pâques et mon short le plus audacieux, je prenais la route pour cette terre pleine de mystères qu’est la Bretagne. Les membres de l’équipée étaient les suivants : moi-même, Nina (qui a vu), 25 ans d’ancienneté et deux plombages, et mon père, Gilles, niveau 49 de la vie, qui se rend sur le territoire de la galette mais pas du Mont Saint Michel toutes les deux semaines pour le travail.

Pour moi, l’objectif du voyage était plaisant car il n’existait pas. Je n’avais prévu avant de venir aucune trajectoire, aucun sens de visite et je me laissais porter comme une feuille sur un cours d’eau.

En amoureux des vieilles pierres et causes perdues du tourisme capitaliste, nous décidions donc de nous enterrer dans un petit village du nom de Carantec (ou Karanteg pour les vrais de vrai). Un peu pompeusement, le site de la mairie annonçaient qu’aucun visiteur ne résistait à l’envie de revenir. Ce qui m’a un peu rappelé ce dicton sur le Nord-Pas-de-Calais tout droit sorti de Bienvenue chez les Chtis. Autant dire que j’étais chez moi.

Quelques cabines sur la plage de Carantec

Avec ses petits chemins et ses deux ou trois commerces, Carantec n’avait rien de similaire aux grosses villes dans la région, et je crois que c’est pour ça que je m’y suis autant plu. Très vite, je décidais d’aller voir la plage la plus proche. Disposées en enfilade, les grèves se suivent et sont simplement séparées par de petits sentiers. À cette époque de l’année il n’y avait pas beaucoup de monde à croiser mais, en plein après-midi j’ai pu apercevoir des enfants en bottes de pluie qui jouaient à se lancer des algues, ce qui est peut-être une des images les plus bretonnes qui soient.

Contrairement au sable de Dunkerque qui est fin entre les doigts, le sable de Carantec est épais et grumeleux : c’est une sorte de porridge à l’eau de mer. Si on le regarde de près, on peut presque observer chaque grain qui sont comme autant de minuscules cristaux. Je suis restée un moment en admiration devant lui en attendant le bateau qui, de cette même plage, parcourt la distance jusqu’au Château du Taureau lorsque la marée et la météo le lui permettent.

Espèce de Fort Boyard de la baie de Morlaix (bien que construit avant lui, a tenu à nous dire notre guide), le Château du Taureau a eu tellement de casquettes différentes qu’il pourrait donner des stages sur la reconversion au Pôle Emploi de Carantec. Initialement érigé pour protéger la baie des invasions anglaises, il servira par la suite à emprisonner des enfants de noble mal trop gâtés, puis des révolutionnaires avant de devenir la salle des fêtes privée de Mélanie Lévèque de Vilmorin. Après un bref passage entre les mains allemandes à cette fameuse époque du siècle dernier, il devient dans les années 1960, une école de voile. Maintenant rénové, le château coule une retraite paisible auprès des touristes et leurs enfants et envisage de devenir un dauphin d’ici 2050.

Château du Taureau vu de l’extérieur

Après cette visite à la fois instructive et subtilement venteuse, mon estomac criait famine et comme la « croûte à thé » prise au goûter commençait à dater un peu, je me suis mise en quête d’un restaurant. L’aventure que j’y ai vécue a peut-être changé ma vie.

Voyez-vous, personne ne peut se rendre en Bretagne sans passer par une crêperie. Fière de respecter la tradition, je suis allée à la Chaise du curé, petit restaurant typique et qui mérite son renom mais où je vous encourage à réserver à l’avance. En tête, je n’avais qu’une chose : l’envie d’essayer quelque chose de nouveau. Si vous savez ce qu’est l’andouille de Guéméné, vous riez peut-être déjà de moi. Si vous ne savez pas ce que c’est, laissez-moi donc vous éclairer : l’andouille de Guéméné est une enfilade de chaudins (autrement dit, de morceaux d’intestins de porcs) superposés les uns aux autres jusqu’à prendre la forme d’une saucisse. Je n’ai bien entendu pas demandé ce qu’était l’andouille de Guéméné en commandant ma crêpe. Une surprise totale donc, de découvrir les anneaux d’andouille cuite (car il arrive que les différentes couches se désimbriquent) à l’odeur prédigérée dans mon assiette. J’étais bien récompensée de ma saute d’humeur aventureuse. Fin heureuse de cette histoire : je me suis rabattu (un peu honteusement) sur une délicieuse crêpe chèvre miel, très gentiment amenée par l’adorable serveur qui me glissa que lui-même ne mangeait pas d’andouille.

Racontée comme ça, cette épopée donne un peu l’impression qu’il ne faut pas essayer de nouvelles choses ! Personnellement, j’ai été très heureuse de goûter un « met » inconnu, et d’autant plus heureuse de pouvoir faire rire mes proches en leur expliquant cette expédition. Carantec a été une visite plus que charmante et bien tranquille, et j’espère réussir à en faire la publicité. Personnellement, j’ai déjà fait une petite liste des lieux non visités (comme la fameuse chaise du curé d’où le restaurant tient son nom) et je compte bien y faire escale lors de mon prochain voyage en Bretagne.

Petite vidéo pour développer sa culture de l’andouille

Lieux visités
La Table du Ty Pot (Restaurant)
La Chaise du Curé (Restaurant)
Maison Nochez (Boulangerie)
The Originals Boutique (Hôtel)
Le Château du Taureau (Visite)

4 réflexions au sujet de “Périple à Carantec”

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